Je vais vous raconter l’histoire de Carolina.
Carolina se sent toujours en colère. Elle vit au quotidien cette sensation d’être une cocotte-minute prête à exploser.
Ce quotidien devient particulièrement difficile à vivre.
Partagée entre la culpabilité et la hantise de nouveaux éclats de voix, son plus grand désir serait de ne plus jamais ressentir cette émotion de colère.
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Mon avis de thérapeute:
Évidemment,
Carolina ne se sent pas bien alors elle voudrait se débarrasser de cette émotion.
Pourtant, cette émotion doit continuer à faire partie d'elle car, comme toutes émotions ressenties, la colère signale à Carolina que quelque chose la touche particulièrement.
Ne pas écouter le signal de l'émotion, revient à nier la réalité et donc à ne pas s'écouter.
Et d'ailleurs, petite indication bonus, si Carolina est dans cet état perpétuel de colère, cela relève probablement d'un petit signal non écouté qui n'a pas cessé de s'amplifier...
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Elle souhaite de tout son cœur se sentir, sereine, légère et calme.
Elle pense, à juste titre, que cela lui permettrait d’avoir des relations plus apaisées avec ses proches et ses collègues.
Elle pense aussi que cela lui permettrait de voir les situations sous un autre angle et donc de ne plus réagir au quart de tour.
En effet, chaque jour, son énergie est faible, car elle se lève avec ses ruminations et tout concourt à lui donner raison. Elle se sent comme prise au piège d’un cercle vicieux…
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Mon avis de thérapeute:
Carolina a raison.
Effectivement, sa colère s'auto-alimente...
Plus elle est en colère, plus elle fait le focus sur les détails qui l'agacent, qui l'énervent... En étant plus apaisée, donc moins concentrée sur les événements inconfortables,
ceux-ci perdraient forcément en intensité.
Ce phénomène, c'est ce que l'on appelle les biais cognitifs.
Pour bien comprendre ce phénomène, voici un exemple classique: vous êtes enceinte et vous voyez des femmes enceintes partout... alors qu'il n'y en a pas plus qu'avant.
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La relation conflictuelle permanente avec son ado, renforce sa tristesse et sa culpabilité et par conséquent sa colère...
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Mon avis de thérapeute:
Il existe des échelles pour mesurer les émotions et en prendre conscience, comme la roue des émotions de Robert Plutchik. Cet outil est très intéressant car il permet de donner des indications sur l'essence même d'une émotion.
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Elle sent bien qu’elle est très proche d’un état dépressif, et se demande même si elle n’y est pas déjà ?
Penser à cela augmente sa souffrance, et chaque jour qui passe craquelle sa confiance en elle et ébranle fortement son estime de soi.
Elle a tenté des solutions à son problème...
En premier lieu, son médecin, qui lui a prescrit des anxiolytiques et qui lui a conseillé de voir une Psychologue.
Sa psychologue est très professionnelle, mais ne lui permet pas d'entrevoir le pourquoi de toutes ses sur-réactions.
Elle se sent perdue car dépourvue de réponses à "comment s’en sortir?".
Elle en a marre de prendre des médicaments, cela soulage heureusement, mais ça ne guérit pas.
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Mon avis de thérapeute:
Carolina aurait aimé m'entendre dire:
"c'est bon, après la séance, vous pourrez arrêter ses médicaments".
Mais, en aucun cas je n'aurais pu lui dire cela!
Je ne suis pas médecin, je n'ai donc pas le droit d'intervenir dans son traitement.
L'hypnose peut lui apporter un mieux-être durable mais une décision d'interruption de traitement doit être prise conjointement avec son médecin, lui seul,
apte à donner son avis médical.
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Alors elle lit des livres, écoute des podcasts, regarde des vidéos inspirantes promettant une transformation extraordinaire, mais seule, elle ne parvient pas à s’en sortir.
Un jour, un peu comme une dernière chance, elle décide de venir me consulter pour tenter l'hypnothérapie.
Nous définissons un objectif positif : se sentir plus sereine et considérer l'émotion comme une amie qui lui veut du bien.
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Mon avis de thérapeute:
Il est extrêmement important de formuler l'objectif de manière positive avec des mots ultras soignés, car le cerveau ne tient pas compte de la négation, et aussi parce que derrière chaque mot, nous y glissons une charge émotionnelle.
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Après cette séance, elle se sent groggy avec ce bien-être que l’on ressent quand on s’est trouvé dans le moment présent.
Chose extraordinaire, se dit-elle, elle a réussi, le temps d’une séance, à lâcher prise, ce qui lui paraît très encourageant car ça n’était pas arrivé depuis longtemps.
Quelques semaines plus tard, elle se rend compte que, réellement, cette sensation de colère perpétuelle l'a quittée durablement.
Il lui arrive de sentir monter l’émotion, mais c’est comme si elle était capable de la reconnaître, de la questionner et de lui donner sa juste place.
Cela a changé sa vision sur les situations et elle profite de cet apaisement retrouvé en particulier avec sa famille et son ado, avec qui les relations sont plus sereines.
Mon avis d'hypnothérapeute:
Je suis ravie de cette transformation, c’est gratifiant pour la thérapeute que je suis. Cependant, j’aime m’assurer de la durabilité du changement en arrosant la graine semée (qui semblait déjà être une plante pour Carolina ).
Cela permet de consolider la thérapie.